Réglementation fumisterie : tout savoir sur la norme NF DTU 24.1
La réglementation sur l’installation des conduits de fumée et d’évacuation des chauffages a particulièrement évolué ces vingt dernières années. La norme NF DTU 24.1 fait état d’un ensemble de modifications des textes réglementaires qui régissent la mise en œuvre des réseaux d’évacuation des produits de combustion. Découvrez les règles imposées par cette norme et les évolutions plus récentes de la législation, en 2006 puis 2020.
Norme NF DTU 24.1, c’est quoi exactement ?
La norme NF DTU 24.1 représente les écrits sur les normes de référence à suivre pour les travaux d’installation des conduits d’évacuation des fumées et des opérations de fumisterie. Cette norme apporte une précision sur les principes de représentation, de conception, de fonctionnement et d’installation des conduits de fumée, conduits de raccordement, et carneaux.
Toutes les entreprises comme K.Miguel Service (KMS) – spécialiste du ramonage, du chauffage et de la fumisterie – qui œuvrent dans le domaine d’entretien ou de maintenance des appareils de chauffage doivent respecter ces normes. Autrement dit, les opérations de mise en place des conduits de chauffage (poêle à bois, cheminée à foyer ouvert…) doivent être réalisées dans les règles de l’art en suivant la norme NF DTU 24.1.
Quels conduits sont concernés par la norme NF DTU 24.1 ?
Les conduits d’évacuation de tout type de système de chauffage sont concernés par la norme NF DTU 24.1. Cela intègre notamment les réseaux d’évacuation des inserts, des poêles à bois, des cuisinières, des foyers ouverts et des chaudières. Il en va de même pour les appareils à combustibles courants et sans limites de puissance comme les plaquettes ou granulés, les bois en bûche, les fiouls domestiques ou lourds, le GPL ou gaz naturel, le charbon, les briquettes.
Les autres champs d’action de la norme d’installation NF DTU 24.1
La norme NF DTU 24.1 encadre également les grandes lignes de toutes les opérations d’entretien, notamment le ramonage, les vérifications et contrôles après combustion de la cheminée. Avant d’être utilisé ou réutilisé, le conduit d’évacuation existant doit être diagnostiqué au préalable. Dans le cas où l’installation ne peut être utilisée, il est vivement recommandé de réaliser des opérations de réhabilitation, notamment avec les techniques de chemisage ou de tubage de conduit de fumée existant. Si le conduit est entièrement inutilisable sans fonctionnement possible, il vaut mieux le changer et le remplacer par un nouveau conduit.
Les grandes lignes de la norme NF DTU 24.1
La norme NF DTU 24.1 a été établie en une seule partie en mars 1976. Elle a ensuite été modifiée en février 2006 par 3 parties. Ces modifications sont axées sur les amendements de décembre 2011 :
- NF DTU 24.1 P1 (02/2006 + A1 : 12/2011) : « Règles générales »
- NF DTU 24.1 P2 (02/2006 + A1 : 12/2011) : « Règles spécifiques pour l’installation des appareils à gaz de type B »
- NF DTU 24.1 P3 (02/2006) : « Cahier des Clauses spéciales » (clauses administratives pour les marchés dans le neuf et la réhabilitation).
Contrairement aux appareils de chauffage à combustibles usuels (poêle à bois, cheminée, appareils à gaz ou fioul…), la norme NF DTU 24.1 ne stipule aucun règlement sur les appareils possédant des conduits avec système d’évacuation étanche. Elle est exclusivement destinée aux chaudières fonctionnant en tirage naturel. Les réglementations qui régissent ces types d’appareils sont représentées par le DTA ou le Document technique d’Application. Ce type de document a été fourni par la CSTB. D’autres types de DTA déterminent la nature des conduits PGI et EFFICIENCE.
En septembre 2020, une mise à jour de la norme NF DTU 24.1 a été instaurée, entrant en vigueur dès le mois d’octobre 2020.
Définition de la norme NF DTU 24.1
La définition de la norme NF DTU 24.1 est axée sur plusieurs éléments. Vous trouverez dans cette norme.
- La différence entre conduit en pression ou en dépression (tirage naturel), conduit en situation intérieure ou extérieure, composant ou ouvrage, coffrage ou habillage ou gaine.
- La définition du tubage.
La notion « d’écart au feu » dans le document est remplacée par « distance de sécurité ».
Conception de la norme
La désignation de chaque élément du réseau doit suivre les normes européennes et 6 critères :
- température,
- pression,
- résistance aux condensats,
- résistance à la corrosion,
- résistance au feu de cheminée,
- distance de sécurité lors de l’installation.
Cette réglementation exige aussi la vérification de la longueur du conduit de fumée individuel. Celle-ci doit être établie en fonction de la norme NF EN 13384-1 (si un appareil raccordé) ou NF EN 13384-2 (si plusieurs appareils).
Le dimensionnement du conduit de fumée
Pour chaque installation de système de chauffage, le dimensionnement des conduits est obligatoire. La norme NF DTU 24.1 mise à jour en 2020, oblige les installateurs à réaliser des calculs dans différentes conditions : à puissance nominale, à puissance réduite (si ce type de puissance existe sur l’appareil) et en mode feu ouvert (si l’appareil permet une utilisation avec la porte ouverte).
Concernant les appareils utilisant des bûches de bois (poêles, cuisinières à bois, insert…), le calcul de dimensionnement du conduit de fumée doit être réalisé dans des conditions sèches à puissance nominale. En d’autres termes, l’installateur doit considérer son produit comme étant en classe “D” même si celui-ci est en réalité classé “W”.
Bon à savoir : pour les appareils de chauffage fonctionnant avec des granulés, si la dimension du conduit implique un risque de condensation (à puissance nominale), il devient obligatoire d’installer un Té de récupération des condensats, entre l’appareil et le conduit.
La distance de sécurité dans le cadre de la NF DTU 24.1
Le chauffagiste installateur doit respecter une distance minimale de sécurité entre la face supérieure du conduit d’évacuation et tous les équipements combustibles avoisinants. Par exemple, si le conduit d’évacuation de fumée est de type isolé métallique, cette distance de sécurité qui sépare les équipements combustibles et la paroi externe du conduit de la cheminée doit être de 8 cm.
S’il s’agit d’un tubage de conduit d’évacuation, cette distance sera établie en fonction de la paroi externe du conduit de fumée d’origine. Le technicien doit suivre la norme qui exige la valeur maximale entre «la distance déclarée par le fabricant du conduit et celle de la NF DTU 24.1». Cette distance est fixée en fonction du niveau de température du conduit et de sa résistance thermique.
Le prolongement haut et bas d’un conduit d’évacuation métallique
Auparavant, le prolongement d’un conduit d’évacuation métallique devait obligatoirement se faire avec des composants et matériaux issus du même fabricant / de la même entreprise de chauffage. Depuis 2020, le DTU 24.1 impose plutôt d’utiliser des “composants compatibles”, en termes de résistance thermique, d’étanchéité et de solidité.
La plaque signalétique obligatoire
Une plaque signalétique doit être placée sur le conduit de cheminée ou à proximité lors de la mise en œuvre de conduit. Cette plaque représente la désignation du conduit et ses spécificités de fonctionnement.
La Notice CE
Outre les obligations stipulées par la norme NF DTU 24.1 (retrouvez plus d’information dans cet article), les indications spécifiques inscrites dans la notice de chaque composant du réseau métallique sont strictement à respecter. Ces indications sont réclamées par le marquage CE.
Autres réglementations sur l’installation du conduit de fumée
Conduit de raccordement, coffrage, tubage, traversées de plancher… D’autres obligations sont prévues dans le contenu de la norme NF DTU 24.1.
Le conduit de raccordement
Dans sa version de 2006, la norme indiquait que le conduit de raccordement ne devait pas avoir plus de deux coudes de 90° sur son chemin. En 2020, la mise à jour de la norme change le principe et indique que “la somme des changements de direction du conduit de raccordement ne doit pas excéder 180°”.
En ce qui concerne les inserts, l’installation est toujours de deux coudes maximum avec une limite d’angle de 45°.
Autre évolution entre 2011 et 2020, le conduit de raccordement ne doit plus être nécessairement démontable en totalité. Il est désormais possible de conserver une partie de conduit démontable et une partie fixe, dès lors que la récupération des suies reste possible pendant les opérations d’entretien comme le ramonage.
L’obligation de coffrage des installations
Les exigences en matière de coffrage autour d’un conduit métallique ont évolué et se sont durcies entre la réglementation de 2006 et les mises à jour de la norme NF DTU 24.1 de 2020. Si le coffrage d’un conduit métallique DPI (double paroi isolé) était uniquement obligatoire en cas de risques de chocs, celui-ci est désormais imposé dans tous les cas, même lorsque le risque de choc est faible. Le coffrage doit être réalisé dans tout type de pièces traversé par le conduit, comprenant les mezzanines, sauf dans la pièce d’installation de l’appareil de chauffage.
L’exception est faite pour les conduits de fumées métalliques rigides simple paroi, qui n’ont pas l’obligation d’être coffrés s’ils se trouvent à plus de 85cm d’un escalier ou d’une mezzanine.
La nature des coffrages
Au-delà de l’obligation même de réaliser un coffrage autour des conduits, la nature de ces installations comporte ses propres spécificités et règles. Retenez que :
- Un coffrage qui ne respecte pas les distances de sécurité doit être construit en matériaux incombustibles autrement dit il doit posséder la classe M0, A1, A2-s1 d0.
- Si le coffrage ne respecte pas les modalités de distance sécuritaire, il doit en outre être conforme à l’une des trois exigences suivantes : le conduit doit être très bien isolé (RU supérieur à 0,6m2 K/W), le coffrage doit être parfaitement ventilé (300cm2 minimum, au lieu de 20cm2 minimum de section utile en faut et en bas) ou le coffrage doit être isolé.
- Les coffrages qui respectent la distance de sécurité doivent, depuis la mise à jour de 2020, être construits avec des matériaux à minima inflammables, avec une classe M1 ou A2-s2 d0.
Le tubage des conduits d’évacuation
La technique de tubage ou l’installation d’un tube dans les appareils a pour objectif de favoriser l’étanchéité d’un conduit existant qui ne serait plus imperméable. Cette opération peut également servir à un ajustement de l’ouvrage pour que celui-ci résiste à la corrosion et/ou aux condensats.
Le tubage d’un conduit d’évacuation de cheminée sur une partie de son chemin n’est pas autorisé. Il en va de même pour la réalisation de ce tubage avec un conduit de raccordement. Cette opération doit être précédée d’un entretien, type ramonage ou d’un débistrage.
L’autorisation du tubage flexible en deux parties
Depuis 2020, il est désormais possible de réaliser le tubage flexible d’un conduit d’évacuation en un ou deux tenants. Concernant le raccord entre les deux parties de tubage flexible, celui-ci doit être fourni par l’entreprise fabricant le matériel de tubage. Cette règle imposée par la norme NF DTU 24.1 s’applique par exemple à la technique de tubage Furanflex® que nous proposons chez K.Miguel Service.
Les traversées de plancher et faux plafond
Lorsqu’un conduit s’étend sur plusieurs étages, les traversées de plancher doivent permettre la libre dilatation des conduits. Le coffrage qui protège le conduit doit en outre être ventilé à la fois en haut et en bas. Depuis 2020, il n’est plus interdit d’avoir dans le plancher, une jonction entre les différents composants du conduit métallique double paroi isolé. Il est cependant formellement proscrit (et ce depuis 1969), de faire des joints de plus de 25 cm de hauteur, entre boisseaux bétons ou terre cuite.
Concernant les faux-plafonds, dans le cadre des conduits métalliques isolés DPI, le conduit de raccordement ne doit pas pénétrer dans le faux plafond, quel que soit l’espace disponible.